mardi, novembre 19, 2024

CIVI-LITTÉRATURE/LA GRANDE INTERVIEW DU WEEKEND : Mamadi Koulibaly partage avec nous les coulisses de son art, et sa vision de la Littérature.

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« Les mots ont un pouvoir extraordinaire. Ils nous transportent dans des mondes imaginaires, ils nous font ressentir des émotions profondes, et ils éveillent notre curiosité insatiable. C’est ainsi que l’Écriture, cette alchimie subtile de Lettres et de phrases devient une véritable magie pour ceux qui la maîtrisent. Mamadi Koulibaly figure au nombre de ceux-ci.

 Aujourd’hui, nous avons l’honneur d’accueillir dans la Grande Interview du weekend, cet Écrivain talentueux, dont les mots transcendent les frontières de son pays la Guinée. Sa dernière œuvre (Le dilemme de Kady) a séduit des centaines de lecteurs. C’est un grand plaisir pour Civinewsguinée de l’accueillir dans ses colonnes pour en savoir plus sur son processus créatif, ses sources d’inspiration, et bien plus encore. Dans l’interview qui suit, Mamadi Koulibaly partage avec nous les coulisses de son art, et sa vision de la Littérature. »

SOUSSOY d’Ébène : Pourriez-vous nous donner un aperçu de votre dernier livre et de ce qui a inspiré son histoire ?

  • Mamady Koulibaly: Mon tout dernier ouvrage a pour titre Le dilemme de Kadi. C’est une pièce de théâtre publiée en 2022 par L’Harmattan Guinée.

SOUSSOY d’Ébène : Quels sont les thèmes que vous explorez dans votre œuvre et pourquoi sont-ils importants pour vous ?

  • Mamady Koulibaly : Dans Le dilemme de Kadi, j’aborde plusieurs thèmes dont la condition féminine en Afrique sub-saharienne, le mariage précoce, le veuvage, les pesanteurs sociales, le difficile choix entre le cœur et la raison, etc. Les thèmes sont très actuels. Dans la phase du dénouement, je fais en sorte que l’amour triomphe.

SOUSSOY d’Ébène : Comment est-ce que votre processus d’écriture a évolué au fil des années ? Quelles sont vos habitudes et vos rituels d’écriture ?

  • Mamady Koulibaly : J’ai commencé très tôt à m’exercer à l’écriture en entretenant une correspondance régulière avec mes amis et quelques hommes et femmes de lettres de Guinée et d’ailleurs. Plus tard, l’envie m’est venue de publier mes lettres, puis d’écrire des nouvelles et des romans. Généralement, j’écris pendant le week-end ou lors de mes congés. Il m’arrive aussi de me lever la nuit et de coucher sur du papier ce que me dicte l’inspiration du moment.

SOUSSOY d’Ébène : Avez-vous des auteurs ou des livres préférés qui ont influencé votre propre style d’écriture ? Si oui, lesquels et en quoi ont-ils eu une influence sur vous ?

  • Mamady Koulibaly : Tous les ouvrages que j’ai lus m’ont influencé d’une certaine manière. En plus des classiques africains et européens que nous avons étudiés au collège et au lycée, j’ai eu le bonheur de lire Edgard Allan Poe, Isaac Asimov, Agatha Christie, et bien d’autres auteurs de renom qui m’ont donné le goût des romans policiers et de science-fiction, deux genres littéraires que j’aime et que je pratique tout en essayant de rester moi-même.

SOUSSOY d’Ébène : Quels sont les défis auxquels vous êtes confronté en tant qu’écrivain ? Comment les surmontez-vous ?

  • Mamady Koulibaly : Des défis ? Il y en a et il y en aura toujours. Chaque livre – en ce qui me concerne – est le produit d’une expérience particulière. Il faut écrire, lire, réécrire, relire jusqu’à ce que cela devienne digeste. Ce qui demande du temps et de la persévérance. Ce défi, je le surmonte grâce à la passion et à l’autodiscipline.  Il y a aussi d’autres défis, mais qui sont communs à tous les écrivains évoluant dans un contexte similaire au nôtre : marché du livre restreint, infrastructure de distribution limitée, insuffisance de soutien institutionnel, instabilité du courant, etc. Ce sont tous des défis de taille. Quand le livre se vend peu ou ne se vend pas du tout, ça décourage l’écriture et l’édition. L’absence d’un circuit de distribution efficace empêche d’atteindre certaines cibles. La chaine du livre a besoin d’un soutien significatif de nos institutions. Enfin, quand il n’y a pas de courant, ça limite l’utilisation de l’ordinateur. Aujourd’hui, c’est un outil de travail utilisé par tous les hommes et femmes de lettres.

SOUSSOY d’Ébène : Qu’est-ce qui vous pousse à écrire et quelles sont vos aspirations en tant qu’auteur ?

Mamady Koulibaly : J’écris souvent pour passer un message, dire quelque chose qui me tient à cœur ou que je veux partager. Je considère aussi l’écriture comme un exercice cérébral, surtout dans les romans d’enquête, de recherche, de science-fiction. Comme disait un bel esprit, on enferme certains personnages dans un mouchoir de difficultés que l’on s’applique à dénouer. Et quel bonheur quand on sent qu’on l’a fait et bien fait !

SOUSSOY d’Ébène : Comment choisissez-vous les personnages de vos histoires ? Y a-t-il une part de vous-même dans ces personnages ?

  • Mamady Koulibaly : Je choisis mes personnages tantôt au gré du hasard, tantôt en m’inspirant des films, des réalités que je vis ou que des gens vivent autour de moi, etc. Mon champ d’inspiration est si vaste ! J’élabore une fiche descriptive des personnages principaux et secondaires. En fonction de l’intrigue et du contexte, je peux apporter des retouches. Pas de fiche en revanche pour les personnages mineurs. Leurs choix sont dictés par l’inspiration du moment.

Enfin, y a-t-il une part de moi dans mes personnages ? Tout à fait ! Pourrait-il en être autrement pour un auteur ? J’en doute !

SOUSSOY d’Ébène : Quels conseils donneriez-vous à de jeunes écrivains qui aspirent à être publiés ?

  • Mamady Koulibaly : C’est de lire, lire beaucoup. Pratiquer l’écriture. Être réceptifs aux critiques. Croire en eux et persévérer. Se dire que le livre qu’ils voient en vitrine ne s’est pas fait en un seul jour ; qu’il est le fruit de la persévérance, de l’autodiscipline et de la passion.

SOUSSOY d’Ébène : Comment réagissez-vous aux critiques de vos œuvres ? Comment cela influence-t-il votre travail ?

  • Mamady Koulibaly : Je considère les critiques comme le reflet des gouts et attentes de chaque lecteur. Certaines d’entre elles peuvent être impitoyables mais très objectives. Elles révèlent des carences dont souffre mon style, et, en cela, elles m’aident à m’améliorer.

SOUSSOY d’Ébène : Quels sont vos projets futurs en tant qu’écrivain ? Avez-vous déjà de nouvelles idées de livres que vous avez hâte de développer ?

  • Mamady Koulibaly : A court terme, je projette de publier un roman sur l’idylle entre deux randonneurs solitaires qui se rencontrent par le plus grand des hasards sur les hauteurs d’une montagne guinéenne. C’est l’occasion de peindre la nature, la belle nature, d’exalter l’amour, de jeter bien des péripéties sur les routes des deux destins qui finiront par sceller leur union là où leurs pas se sont croisés pour la première fois.

A moins terme, c’est de publier un roman policier un peu long. Il est déjà écrit à moitié.

Enfin, à long terme, écrire un roman de science-fiction tenant compte des percées de la téléportation quantique, de l’Intelligence artificielle générative et de leur extrapolation dans un monde de robots humanoïdes autonomes. Comme dans mon premier roman de science-fiction, Les exploits du professeur Kounta, les actions se dérouleront à l’échelle de la Terre entière. Peut-être même, bien au-delà, car nous appartenons à un ensemble plus vaste où tout se tient : l’univers.

Une interview réalisée par SOUSSOY d’Ébène pour civinewsguinée.

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