mardi, octobre 8, 2024

Gbinkili (une localité de Mambia à Kindia), dévastée par des inondations :  le cri de détresse des habitants, des petits entrepreneurs et exploitants agricoles sinistrés.

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La grande immersion de civinewsguinee à Gbinkili Mambia dans la Préfecture de Kindia.

Des pluies torrentielles ont frappé Gbinkili, causant des inondations qui ont touché plus de 200 ménages et plusieurs entrepreneurs locaux.  Alors que les dégâts sont énormes, les habitants, exploitants agricoles et commerçants lancent un appel à l’aide.  Ils pointent du doigt les travaux engagés lors de la reconstruction de la route nationale mal exécutés par une société chinoise. L’inaction des autorités locales face à cette calamité suscite colère et désespoir.

Selon Amadou Oury Sow, exploitant agricole à Gbinkili : « plus de 200 ménages ont été touchés par cette vague d’inondation. Des pluies torrentielles se sont abattues ici, provoquant d’importants dégâts à travers des inondations. En effet, comme vous avez pu le constater sur le terrain, plus de 200 ménages ont été touchés. Ainsi, des boutiques, des magasins, des habitations et autres mobiliers ont été endommagés, y compris la station qui se trouve là. Par exemple, sur mon chantier, plus de 20 tonnes de ciment ont été abîmées.  Une boutique de vente en gros a été submergée par les eaux, causant des dégâts. Il faut dire que Gbinkili est un point stratégique de la commune rurale de Mambia.

Son marché joue un rôle crucial ici. Chaque samedi, le marché déborde sur la route nationale, empêchant la circulation. Des bœufs et du lait sont vendus depuis ce marché. Dans ce district, il y a des localités telles que Tanéné, Kaligoro, Tanéné Centre, Kankérouré, et Fossikhouré, toutes réputées pour l’agriculture et l’élevage. Dieu merci, ma ferme de poules pondeuses n’a pas été touchée, cependant, d’autres amis ayant des fermes ou des plantations ont tout perdu. Mes champs de manioc et de patates ont également subi d’importants dommages. C’est pourquoi j’invite le gouvernement, en particulier le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, à venir faire un état des lieux. Non seulement ce sont des citoyens pauvres qui travaillent ici, mais également de jeunes entrepreneurs agricoles sans financement. J’en appelle aussi aux institutions et aux personnes de bonne volonté pour venir en aide à la population de Gbinkili » témoigne, Amadou Oury Sow, exploitant agricole.

Poursuivant, notre interlocuteur a pointé du doigt les travaux de la route réalisés par une société chinoise : « Les travaux de construction de la route par la société chinoise sont à l’origine de ces inondations. En effet, les ouvriers n’ont pas réaménagé le passage du cours d’eau au niveau de notre pont stratégique. Lors de la construction de ce grand pont, ils ont fait des zigzags sur le passage de la rivière, et les travaux ont été bâclés. Pourtant, ils nous avaient promis d’ouvrir des passages pour permettre aux deux rivières de se rencontrer sans encombre. À Gbinkili Centre, non loin de ce pont inachevé, les caniveaux n’ont même pas été terminés. Résultat, la route nationale commence déjà à se dégrader. La population de Gbinkili souffre énormément. Les inondations persistent et les dégâts continuent. Même la route est désormais menacée. Il n’y a aucune aide en vue, et cette voie risque de se couper un jour », a averti l’entrepreneur, visiblement en colère.

Dame Mamata Camara  qui vit  à Gbinkili, explique leur calvaire «Nous vivons actuellement les pieds dans l’eau. En effet, une partie de notre concession s’est effondrée, et les fosses septiques ont été submergées. Nous n’avons d’autre choix que de rester ici. Les eaux souillées ont envahi nos maisons, détruisant tout : vêtements, réfrigérateurs, télévisions, valises pleines d’habits, ustensiles, meubles, et même nos réserves de nourriture. Nous sommes sans abri.

En outre, nous n’avons pas accès à de l’eau potable et devons utiliser les eaux souillées pour nos tâches ménagères, avec toutes les conséquences sanitaires que cela implique. Nous sommes totalement démunis, avec plusieurs enfants en charge, et pour couronner le tout, mon mari est malade. Même la moquette de notre petite mosquée a été complètement détruite. C’est pourquoi nous sollicitons l’aide des autorités, des ONG et des bonnes volontés » a confié désemparée, Mamata Camara.

De son côté Sékou Camara, marchand au marché de Gbinkili a évoqué plusieurs pertes de marchandises « Depuis avant-hier, l’eau ne cesse de monter. Les vagues d’eau, accompagnées de l’insalubrité, ont envahi nos boutiques. En conséquence, nous avons perdu de l’argent et de la marchandise. Nous attendons que l’eau se retire pour essayer de récupérer quelques affaires. Même si l’eau a légèrement baissé, la pluie continue de tomber. Hier, la route nationale était bloquée à cause des pluies torrentielles, empêchant quasiment tout passage de véhicules. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à de graves difficultés et n’avons nulle part où aller. Chaque année, c’est la même chose, et les autorités ne nous aident pas. Gbinkili Centre est coupé de Daroun et d’autres localités à cause de la montée des eaux.

De nombreux marchands ont perdu des marchandises, telles que du pain, de la viande, et des thermos à café. Les gérants de restaurants ont tout perdu. Le marché de ce samedi n’a pas eu lieu …. à cause de cette catastrophe naturelle. Pour ma part, j’ai perdu plus de 30 alvéoles d’œufs » a dénoncé Sékou Camara.

Même son de cloche pour Mamadouba Bangoura, concessionnaire à Gbinkili : « Je suis le premier concessionnaire du marché de Gbinkili Centre, où je suis installé depuis 1985. C’est la première fois que je vois des pluies causant des dégâts matériels aussi importants. En effet, j’ai plus de quatre magasins ici où les marchands stockent leurs marchandises, et tout a été endommagé. Dans la chambre de ma femme, nous avons perdu des vêtements, de la nourriture, des bijoux et d’autres biens précieux. Il ne nous reste plus rien. Concernant les travaux de la route nationale, les ouvriers chinois n’ont pas construit de caniveaux. Ils n’ont même pas curé le pont, qui est maintenant rempli de terre, ce qui empêche la rivière de suivre son cours.

Avant, l’eau passait directement, mais aujourd’hui, elle se fraie un chemin à travers nos concessions. Nous n’avons personne vers qui nous tourner pour exposer nos difficultés. Les dégâts sont incalculables, et c’est pourquoi nous demandons de l’aide. Nous sommes dans une impasse et, jusqu’à présent, aucune autorité n’est venue », a plaidé Mamadouba Bangoura.

Le reportage de Amadou Bailo Diallo pour civinewsguinée de retour de Gbinkili, la localité sinistrée de Mambia à Kindia.

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