La fumée blanche est sortie du conclave des gouverneurs à Abidjan…c’est le Candidat du consensus Sidi Ould Tah (Mauritanie) qui a été élu Président du Groupe de la BAD à l’issu du troisième tour du scrutin, le mercredi 29 mai à Abidjan. Son challenger final a été le candidat zambien qui avait eu un score de taille au premier tour avant d’être battu au 3 eme tour du scrutin par Sidi Ould TAH. Sidi Ould Tah (Mauritanie) sort donc large vainqueur bénéficiant de l’appui des régionaux, des pays arabes, sub sahariens et même des membres non régionaux.
En effet, lors des auditions, les 5 candidats en lice avaient brièvement présenté leur parcours personnel et professionnel et répondu aux questions et préoccupations du collège électoral notamment sur leur vision, leurs attentes et approches d’actions opérationnelles pour faire face aux besoins de financements des pays vulnérables et fragiles, aux défis de l’intégration et de la construction des infrastructures en Afrique et aux relations qu’il compte établir avec le secteur privé africain et international.
Après 3 tours de scrutin, une décision stratégique a été prise par le conclave du collège électoral constitué des 81 gouverneurs de la Banque. Le scrutin s’étant joué à la double majorité des actionnaires et des pays membres régionaux. Sidi Tah a damé le pion à son challenger zambien, le plus coriace des 5 candidats, lui-même étant un ancien de la Banque Mondiale.
Qui est le nouveau Président de la BAD ?
Né à Mederdra, en Mauritanie, Sidi Ould Tah est un économiste et homme politique chevronné, reconnu pour sa discrétion et son efficacité. Titulaire d’un doctorat en sciences économiques de l’Université de Nice Sophia Antipolis, il a également obtenu un DEA en économie à l’Université Paris VII. Il a débuté sa carrière à la Banque mauritanienne pour le développement et le commerce, avant d’occuper des postes stratégiques au sein de la municipalité de Nouakchott et du Port autonome de la capitale. En 1996, il rejoint l’Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole à Khartoum, puis la Banque islamique de développement en Arabie saoudite. De retour en Mauritanie, il est nommé conseiller à la présidence, puis ministre des Affaires économiques et du Développement de 2008 à 2015.
Depuis 2015, il préside la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), où il a transformé l’institution en multipliant par dix ses engagements annuels, atteignant 2,2 milliards de dollars en 2023. Sous sa direction, la BADEA a émis son premier eurobond de 500 millions d’euros en 2024 et a lancé un plan stratégique 2025-2030 doté de 18,4 milliards de dollars, axé sur les infrastructures, le soutien aux PME et les investissements stratégiques.
Sa candidature à la présidence de la BAD repose sur quatre piliers : la résilience climatique, la diversification économique, l’inclusion des jeunes et des femmes, et la mobilisation de financements innovants. Il prône une réforme de l’architecture financière africaine, l’intégration du secteur informel et l’utilisation des technologies émergentes comme la fintech et la blockchain.
Sur le plan diplomatique, Sidi Ould Tah a bénéficié du soutien de plusieurs pays, dont la Côte d’Ivoire, le Congo-Brazzaville, la Tunisie, le Nigeria, l’Italie et le Bénin. Sa campagne, orchestrée avec discrétion, s’est appuyé sur des alliances stratégiques et une vision panafricaine du développement. En reconnaissance de son impact dans le secteur financier africain, il a été élu nouveau Pdt.
Le nouveau président Ould Sidi Tah qui succède à Dr Akunwini Adesina sera investi en septembre prochain à la tête de la BAD pour un mandat de 5 ans.
Abidjan, Ibrahima Ahmed BARRY pour civinewsguinee.info
